Introduction à la peinture d’Ahmed Armand REZGUI
Né le 13 mars 1949 à Rabat, il écrivit ses premiers poèmes dans la langue de Molière dès l’âge de 14 ans. Un amour de l’écriture qui après une période professionnelle de 15 ans dans les domaines des systèmes d’informations et leurs langages, l’a conduit, en tant que que Calligraphe-peintre, à approfondir sans relâche le sens des signes et des écritures pour leur faire exprimer ce qu’ils ont de plus puissant et de mystérieux.
Par l’écriture, différentes civilisations ont donné naissance à une organisation sociale et politique évoluée, à un système organisé de production de la nourriture, du vêtement et des outils qu’accompagna rapidement un système dynamique d’échange des biens produits, aux formes supérieures de l’art, aux débuts de l’esprit scientifique enfin et surtout à une écriture systématisée permettant de fixer, de propager et de partager le savoir.
Apprendre à écrire, c’est accéder au savoir, au savoir infini dont l’horizon s’éloigne au fur et à mesure des progrès accomplis. C’est accéder à l’histoire du monde, à l’histoire de tous ceux qui nous ont précédés même lorsqu’ils ont disparu depuis des siècles. C’est accéder à l’immense variété du monde, des civilisations, des cultures, des écritures. C’est accéder à l’autre, comprendre sa différence et bien au-delà de la bigarrure des peuples et des alphabets, c’est comprendre l’unicité du destin du genre humain.
L’écriture et l’art sont au cœur de toute civilisation. Les deux proposent une symbolique de la pensée. Il est normal que l’écriture se soucie de l’art et que la symbolique de l’art soit curieuse de celle de l’écriture. Mais s’intéresser à l’écriture implique que l’on s’intéresse à toutes les écritures pour comprendre la symbolique de chacune et accéder ainsi au système de valeurs qui lui a donné naissance.
Art et Paix
Je veux tout d’abord attirer notre attention sur l’aspect artistique de l’écriture. L’écriture en tant que mode d’expression peut être un langage commun alors que le sens des mots représentés nous est inconnu. Dans une même représentation, je mêle des mots, voire des signes d’alphabets différents.
Une toile rapproche dans l’exiguïté de son espace des symboles qui s’ignorent ou s’affrontent dans la rue. La toile devient rendez-vous secret, de par son abstraction, mais lieu de rencontre privilégié.